Depuis son invention, le thérémine a su captiver les esprits grâce à son mode de jeu singulier et ses sonorités envoûtantes. Utilisé dans plusieurs domaines musicaux, cet instrument s’est rapidement imposé comme l’un des protagonistes de la musique de film, contribuant à créer des atmosphères aussi intrigantes qu’inoubliables. Découvrons ensemble comment le thérémine a réussi à s’imposer sur grand écran, et quels sont les films cultes qui ont marqué son histoire.
L’invention du thérémine et sa contributions au monde musical
Inventé dans les années 1920 par le scientifique russe Lev Sergueïevitch Termin, le thérémine est le fruit d’une découverte fortuite lors de recherches sur la détection électromagnétique. Sa particularité réside dans son mode de jeu atypique : l’instrumentiste ne touche pas directement l’instrument, mais interagit avec celui-ci à travers des ondes électromagnétiques en modulant la distance entre ses mains et les deux antennes du dispositif. L’interface sans contact produit alors des sonorités éthérées et mystérieuses dont la richesse harmonique varie selon les gestes exécutés. Pour en savoir plus sur le fonctionnement du thérémine cliquez pour plus d’infos.
Au fil des décennies, le thérémine a su séduire les artistes grâce à sa capacité à générer des émotions fortes et diversifiées. Ce qui explique pourquoi on le retrouve dans différentes productions musicales, du classique au rock en passant par l’électro ou encore la musique de film.
Le thérémine dans la musique de film : une alliance captivante
L’arrivée du thérémine dans la musique de film remonte aux années 1950, période durant laquelle ce dernier rencontre un succès retentissant auprès des compositeurs. En effet, ses sonorités atypiques et envoûtantes font de cet instrument une source d’inspiration inépuisable pour la création d’ambiances particulières.
Les années 50 : l’hégémonie du thérémine dans la science-fiction
Le cinéma des années 1950 est marqué par la prolifération de films de science-fiction, notamment en raison de la guerre froide et des préoccupations liées à la conquête spatiale. Les réalisateurs cherchent alors à créer des ambiances futuristes, voire extra-terrestres, afin de plonger leur public dans ces univers inexplorés.
C’est ainsi que le thérémine devient rapidement l’un des protagonistes des musiques de film. Son timbre onirique et mystérieux reflète parfaitement les questionnements et les frayeurs provoqués par l’inconnu cosmique. Parmi les œuvres emblématiques de cette période, citons « The Day the Earth Stood Still » (1951), composé par Bernard Herrmann, et « The Thing from Another World » (1951) dont la musique est signée Dimitri Tiomkin.
Le suspense et l’épouvante : autres terrains de prédilection du thérémine
Au-delà de la science-fiction, les sonorités envoûtantes du thérémine s’invitent également dans le domaine du suspense et de l’épouvante. Ce dernier devient ainsi un outil de choix pour instiller une tension croissante dans des scènes à haut potentiel dramatique. Parmi les figures emblématiques de ce genre, attestons de Miklós Rózsa qui utilise le thérémine dans « Spellbound » (1945), réalisé par Alfred Hitchcock.
Les grands noms associés au thérémine
Dans l’univers du cinéma, certains compositeurs ont su tirer parti du potentiel expressif unique du thérémine pour créer des musiques de film inoubliables. Voici quelques-uns des artistes les plus marquants :
- Bernard Herrmann : il a notamment collaboré avec Orson Welles et Alfred Hitchcock, faisant du thérémine l’une des clés de voûte de l’identité musicale de ses œuvres.
- Miklós Rózsa : son utilisation innovante du thérémine dans « Spellbound » lui vaut non seulement une nomination aux Oscars, mais assure également sa renommée auprès des cinéphiles et mélomanes.
- Clara Rockmore : virtuose incontestée du thérémine, elle participe à populariser cet instrument fascinant en offrant des interprétations saisissantes d’œuvres de musique classique comme de bande-originale.
Des sonorités qui continuent d’influencer la musique de film aujourd’hui
En dépit de l’évolution technologique et de la diversification des instruments électroniques disponibles, le thérémine conserve une place spéciale dans la création musicale pour le cinéma. Son cachet unique et son expressivité exceptionnelle en font un choix privilégié lorsque les compositeurs souhaitent imprégner leur œuvre d’une ambiance aussi mystérieuse qu’envoûtante.
Certains réalisateurs contemporains n’hésitent pas à puiser dans l’héritage du thérémine pour faire revivre ces atmosphères si caractéristiques. Ainsi, récemment, on retrouve l’utilisation du thérémine dans des films tels que « The Shape of Water » (2017) signé Alexandre Desplat ou encore dans « First Man » (2018) avec la musique composée par Justin Hurwitz.
Entre héritage et perpétuelle réinvention, le mariage entre le thérémine et la musique de film semble être voué à perdurer au fil des décennies, afin de continuer à nous transporter dans ces univers oniriques aux frontières de notre imaginaire.